En 2025, GIDE souffle ses 30 bougies. L’occasion de revenir sur une aventure hors norme, faite d’innovation discrète, de fidélité client, d’excellence technique et d’un esprit d’équipe qui traverse les générations. Depuis 1995, GIDE accompagne les acteurs des enquêtes, du marketing à la statistique publique, en restant fidèle à une intuition fondatrice : automatiser ce qui peut l’être pour libérer l’intelligence humaine.
Nb : La photo illustrant cet article a été prise récemment, mais on n’y voit qu’une partie des membres de l’équipe !
1995-1998 : Naissance à Nantes, ambitions partagées
Tout commence avec Robert Baldy et Jean-Pierre Moreau, tous deux liés à la Sofres (aujourd’hui Kantar). Robert, alors consultant et développeur d’outils de restitution de données, rêve d’indépendance. Jean-Pierre, responsable des traitements à la Sofres, partage son intuition : il est temps de repenser la chaîne de production des études.
GIDE voit le jour à Nantes, avec des technologies alors peu connues des instituts : fichiers PDF interactifs, hypertextes, premiers outils de restitution web. Dès les premières années, plusieurs collaborateurs de la Sofres rejoignent l’aventure. Assez pour susciter une réaction de la direction… et acter la fuite de quelques « cerveaux ».
La Sofres était farouchement opposée au télétravail. Beaucoup voulaient pourtant quitter Paris. Nous avons été plusieurs à tenter l’aventure GIDE. (Jean-Pierre Moreau)
Un peu plus tôt, Robert avait créé SDA en Angleterre : notre société-sœur avec laquelle nous continuons de collaborer tous les jours, sur des développements et des projets en commun.
1998-2005 : Premiers pas du web, premiers tournants
En 1998, GIDE réalise pour la Sofres le premier questionnaire en ligne de l’histoire des instituts français, voire européens. Le projet se décide lors d’un pot de départ : Microsoft souhaite lancer une enquête sur le Web sous 7 jours. Laurent, 23 ans, hésite. Robert dit « oui ». C’est le début d’une nouvelle ère.
À une époque où Internet reste balbutiant, GIDE propose une approche industrialisable : décrire un questionnaire une fois, générer le HTML automatiquement, garantir la collecte. Ce savoir-faire installe durablement l’entreprise auprès de la Sofres, puis d’OpinionWay, qui lui confie le développement de l’ensemble de son système d’information à sa création, en 2000.
À l’époque, les instituts n’avaient même pas d’adresse mail. On plaisantait en disant qu’on allait leur offrir un abonnement Internet. (Robert Baldy)
2005-2020 : Grandir sans se renier
GIDE continue de croître, tout en conservant une organisation horizontale et une forte exigence technique. L’équipe s’étoffe, les projets se diversifient, les innovations se poursuivent, avec pour objectif de toujours pouvoir collecter et traiter tout type de données, quelles que soient les conditions ou les contraintes du projet.
Par exemple, pour contourner l’absence de connexion Internet dans certains environnements, nous avons toujours eu à cœur d’imaginer des solutions mettant à profit les nouvelles technologies du moment pour que la collecte reste possible : clés USB « bootables » pour simuler un serveur Web directement sur le PC portable des enquêteurs, déploiement de mini-serveurs Web Wifi autonomes sur base de Raspberry Pi, etc.
Puis le Web a évolué et nous avons pu adapter notre solution de recueil en ligne pour permettre aux questionnaires de fonctionner directement dans le navigateur du répondant ou celui de la tablette de l’enquêteur, même sans connexion : les données sont stockées localement, puis envoyées au serveur une fois la connexion rétablie. Des solutions pensées pour s’adapter aux réalités du terrain, tout en garantissant fiabilité et continuité.
C’est vers la fin des années 2010 que nous lançons le développement de SCROLL, la plateforme de création de questionnaires basée sur notre langage de scripting maison.
L’objectif : permettre à nos équipes et nos clients de gagner en efficacité et en autonomie dans la conception des enquêtes, et éviter de repartir de zéro à chaque nouveau projet. Si la plateforme reste aujourd’hui principalement utilisée en interne, elle incarne notre volonté de structurer et mutualiser les savoir-faire acquis au fil des années.
2020, l’année du COVID. Nous innovons à nouveau en imaginant et développant de nouveaux outils pour permettre à nos clients de continuer à collecter des données, notamment sur leurs terrains « face-à-face ». Ce qui s’est concrétisé avec CAVIsio, une solution 100% Web simple à déployer qui permet de réaliser en « distanciel » des interviews « face-à-face » : elle réunit dans une seule et même fenêtre de navigateur Web la vidéo de l’enquêteur, celle du répondant et le questionnaire.
Pour soutenir ces efforts de développement, l’équipe passe de 7 collaborateurs au début des années 2000 à près de 20 en 2011, pour atteindre 25 personnes aujourd’hui. Notre organisation évolue en fonction comme le dit Cyril, arrivé en 2002 et toujours présent dans l’équipe aujourd’hui :
L’évolution des effectifs s’est faite progressivement, nous avons connu une croissance progressive ce qui a permis à l’organisation de s’adapter. Le management chez GIDE est plutôt horizontal, mais plus on est nombreux, plus il est important de donner un cadre commun, tout en gardant l’esprit GIDE ! (Cyril Dréno)
2020-2025 : Entrée dans la statistique publique, nouveau cycle
À partir de 2020, GIDE devient un partenaire de référence pour la statistique publique. L’Insee engage une collaboration étroite avec l’entreprise autour de sa « nouvelle filière d’enquête ». GIDE adapte ses questionnaires (programmés sous SCROLL) aux environnements techniques de l’Insee, permettant le déploiement de dispositifs dits « exotiques » : doublage audio multilingue, capture vocale, interactions via API…
En 2021, nous recrutons Amélie Bergue pour prendre en charge la responsabilité des grandes enquêtes. Issue du monde des instituts, elle découvre l’univers technique de GIDE avec un choc culturel : passer de Word à un terminal noir & blanc digne de Matrix !
J’ai eu l’impression d’atterrir dans un film. Heureusement, l’équipe m’a bien accompagnée pour que je m’approprie les outils. (Amélie Bergue)
Un projet la marque particulièrement : le développement de questionnaires intégrant synthèse vocale, traductions, ou encore portails multiples pour les enquêtes santé.
C’est stimulant de voir comment on peut améliorer l’accessibilité et l’efficacité de la collecte avec les bons outils. (Amélie Bergue)
En 2024 et 2025, deux enquêtes emblématiques sont menées par l’Insee : l’une auprès des personnes sans domicile (avec la Drees), l’autre sur les conditions de travail et risques psychosociaux (pour la Dares).
Cela marque une vraie évolution de notre positionnement. Avant, on était très orientés études marketing. Aujourd’hui, on est aussi un partenaire reconnu de la statistique publique. (Laurent Martin)
D’autres projets voient le jour dans la statistiques publique, notamment des cohortes dans le domaine de la santé.
J’ai été marqué par les projets Constance et E3N pour l’INSERM, et par l’enquête Albane pour Santé Publique France : des projets conséquents en termes d’architecture, intégrant de l’hébergement de données de santé (HDS) et qui m’ont amené à changer de stack technique, avec l’utilisation de nouveaux frameworks Javascript. (Cyril Dréno)
Une histoire d’expertise, de curiosité, et de fidélité
Robert résume avec justesse l’esprit GIDE :
Ce qui est important, ce sont les données qui aident à comprendre et à prévoir. (Robert Baldy)
30 ans après la première disquette, les clients historiques sont toujours là, les outils ont changé, l’équipe s’est renouvelée. Mais une chose n’a pas changé : la volonté d’apporter une vraie valeur, au-delà de l’exécution.
Chez GIDE, on ne se contente pas de coder ou d’héberger des questionnaires. Notre force, c’est de savoir brancher des briques ensemble, comprendre les contraintes métiers, techniques et humaines, et proposer des solutions qui tiennent dans la durée. C’est là que s’exprime notre rôle de facilitateur — entre les outils, entre les acteurs, entre les usages.
Ce qui nous distingue, c’est aussi notre proactivité : la capacité à prendre du recul, à conseiller, à anticiper les besoins là où d’autres exécuteraient simplement un cahier des charges.
Trente ans plus tard, cette posture reste la même : rigoureuse, curieuse, et tournée vers l’impact. Et ce plaisir de faire ensemble, sérieusement mais sans se prendre au sérieux, n’a jamais quitté l’équipe.
Et demain ?
L’IA est évidemment un sujet stratégique. Nous y voyons à la fois un levier de productivité pour nous (transformation / production automatique de questionnaires, aide au développement, …) et nos clients (collecte et analyse pilotées par l’IA, données synthétiques, …), et c’est aussi un challenge excitant à relever.
Et plus largement, le rôle de plus en plus central des données impose de penser au-delà du seul questionnaire, pour articuler les sources et enrichir les dispositifs. Une de nos grandes priorités est de ne pas nous enfermer dans le périmètre du questionnaire, mais de continuer à anticiper les évolutions, innover autour de la donnée et intégrer l’IA intelligemment.
Ce qu’on fait en trois jours aujourd’hui, on pourra peut-être le faire mieux et en quelques heures demain grâce à l’IA. L’enjeu, c’est de se concentrer sur ce qui fait notre vraie valeur ajoutée. (Laurent Martin)
Fidèle à sa logique de départ — innover et automatiser pour mieux penser —, GIDE entend bien rester un partenaire clé pour les instituts et les acteurs publics. En France, et pourquoi pas demain à l’international.