17 mai 2021

Sobriété numérique : vers des études écoconçues ?


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Face aux défis environnementaux et sociaux, chacun cherche à “faire sa part”. Le monde du numérique n’est pas en reste, et de plus en plus, des voix s’élèvent pour un numérique plus éthique, plus responsable et moins consommateur de ressources. Mais comment concilier sobriété numérique et efficacité dans le domaine des études ?

Qu’est-ce que la sobriété numérique ?

La sobriété numérique (ou numérique responsable) est « l’ensemble des technologies de l’information et de la communication dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et / ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable. »

Le numérique responsable est le numérique qui respecte le plus possible le Vivant.

Par «Vivant» on entend les êtres humains, la faune, la flore et plus globalement la planète.

Il s’agit donc d’une démarche globale. S’il n’est en rien exhaustif, cet article présente quelques aspects pouvant être mis en application. Nous pouvons en effet nous inscrire dans cette démarche en réduisant les impacts environnementaux des services numériques grâce à l’écoconception.

Les principes fondateurs de l’écoconception

1. Simplicité : Lutter contre les « usines à gaz »

Lorsqu’on met en place un nouvel outil, celui-ci ne fait plus appel à l’ancien.

Exemple : un nouveau moteur de recherche ne doit pas faire appel à un ancien lors de son fonctionnement.

2. Frugalité : Supprimer l’inutile

Les anciens outils non utilisés doivent être détruits. D’autre part, il ne faut faire fonctionner des serveurs que lorsque cela est utile, et pas en permanence.

Exemple : prenons le cas d’un site web. La majeure partie des fonctionnalités demandées un peu « exotiques » ne sont pas ou très peu utilisées au final. Il convient de s’interroger sur l’impact de leur fonctionnement en termes de ressources par rapport à leur utilité réelle.

3. Pertinence : Utilité x Rapidité x Accessibilité

La conception des outils doit être pensée également par rapport à l’environnement de leur utilisation.

Exemple : le réseau Internet utilisé. Un outil numérique pensé pour fonctionner avec un réseau en 4G n’est évidemment pas pertinent s’il est utilisé dans un lieu où la 4G n’est pas disponible.

4. Recyclage du matériel en fin de vie

A cela s’ajoute également la préoccupation du bon recyclage du matériel en fin de vie. A ce titre, la 3ème édition du baromètre de l’AGIT a publié des résultats très intéressants en soulignant en particulier une bonne maturité des entreprises répondantes sur la prévention des déchets ; mais aussi un manque de maturité sur le tri et un manque de connaissance sur des sujets fondamentaux (inventaire des équipements, durée de vie, consommation énergétique, réglementation sur les déchets).

Application de l’écoconception dans le monde des études

Comment respecter ces principes dans le monde des études ?

On observe qu’une réalisation qualitative est source d’un meilleur respect de l’environnement, et tout à fait compatible avec les résultats souhaités. Voici quelques exemples pour l’illustrer :

Qualité des emails

Le poids d’un email est d’autant plus lourd s’il contient beaucoup d’images et/ou de pièces jointes. Il est souvent possible de les remplacer en utilisant du CSS, ou en incluant des URL.

L’importance d’un ciblage bien défini

Il s’avère très souvent inefficace de multiplier des relances d’emails auprès de destinataires déjà sollicités et n’ayant pas répondu. C’est souvent le cas lorsque le fichier de départ est de mauvaise qualité : soit car la population cible ne correspond pas bien à l’objet de l’enquête ; soit car le fichier n’est pas actualisé (beaucoup d’adresses en erreur …).

Des solutions alternatives existent. Par exemple, obtenir et utiliser un fichier de meilleure qualité ; ou utiliser un nouveau canal de diffusion (lien sur un site Internet, SMS, …).

En d’autres termes, « cibler peu mais mieux ».

Inclure grâce à l’accessibilité

Le respect des normes RGAA ou W3C permet aux personnes handicapées d’accéder plus facilement aux enquêtes ou sites web. Le développement des solutions « text-to-speech » (ou « speech-to-text ») va aussi dans ce sens. Plus une enquête est accessible, moins elle nécessitera l’utilisation ou le déploiement de ressources supplémentaires pour recueillir des réponses.

Réduire la dette technique et les coûts grâce à la qualité

Il est important de bien définir ses besoins et de choisir un outil de qualité, parfaitement adapté à ses attentes, plutôt que de changer d’outil à chaque projet ou de multiplier les solutions bancales.

En effet, un seul outil performant est bien plus écologique que 2 mal conçus.

Exemple : chez GIDE, nous nous sommes rendu compte que les professionnels des études utilisaient des logiciels de visioconférence du marché, mal adaptés aux besoins des enquêtes en face à face. C’est dans cette optique que nous avons conçu CAVIsio, un outil qui mélange CAWI et visioconférence.

Face au défi environnemental, tout acteur a un rôle à jouer. GIDE s’inscrit aussi dans cette volonté d’amélioration. Ne serait-ce qu’en portant ce sujet à la réflexion au sein du milieu des études. Et en diffusant (sobrement) les informations utiles.

Pour en savoir plus, quelques lectures :
https://www.greenit.fr
https://www.bl-evolution.com/lalliance-green-it-publie-la-3e-edition-de-son-barometre-des-pratiques-green-it-des-entreprises-en-france/
https://theshiftproject.org/article/deployer-la-sobriete-numerique-rapport-shift/